L'eau et le feu
Bonjour à tous.
Aujourd'hui, je souhaite vous faire lire un texte que j'ai écrit il y a quelques mois. Je l'ai écrit en pensant à Lautréamont et à L'apocalypse selon Saint Jean, d'où la présence de Dieu, du Diable, etc...
"Terreur, soufre, eau qui hurle, eau qui brule, eau qui jaillit de partout. Eau d’habitude source de vie qui désormais apporte la mort, eau qui fait naitre la désolation en tout lieu. Elle seule connait le vrai pouvoir de l’eau. On craint le feu, mais c’est l’eau qui est la véritable source de la souffrance. Elle se cache sous des dehors inoffensif, en cela beaucoup plus vicieuse que le feu qui ravage ouvertement les âmes des damnés.
« Viens boire mon eau, clame l’eau vive, elle est promesse de vie éternelle. Après l’avoir gouté, tu n’auras plus jamais faim, jamais soif. Tu seras dans une telle plénitude d’âme que tu ne penseras plus à rien d’autre qu’à jouir de ton nouvel état de léthargie ».
Mais l’eau est menteuse, faussement paisible. Une fois qu’on s’est livré à cette boisson du diable, l’espoir a expiré pour nous. Satan détient pour toujours nos âmes. Il est victorieux et pourra alors martyriser ces âmes, les faire plier, leur faire crier grâce et s’extasier de cet appel à la miséricorde diabolique. Mais plus rien ne peut nous sauver car Méphistophélès ne connait pas la pitié. Il se délecte de la souffrance de ses otages : nous ne jouissons plus, c’est lui qui jouit. Pourquoi donc commencerait-il à les plaindre ? C’est le rôle de Dieu et pas le sien. Mais Dieu désormais n’existe plus pour ces âmes perdues.
Dieu se donne à ceux qui auront choisi le feu, feu accusé de mille maux, mais qui cache sous des dehors dévastateurs la douceur du Seigneur. Après tout, Dieu n’est il pas apparu à Moise sous les traits d’un buisson ardent ? Ce buisson, Moise en avait peur mais il ne l’a pas brulé… C’est pourquoi si elle veut en finir avec tout ça, elle sait que c’est dans les flammes qu’elle doit plonger…
« Arrête ! », lui crie t-il.
Elle se retourne et le regarde, surprise.
« Tu es folle! Que cherches tu à faire ? Tu veux te tuer ? Si près du but ? »
Elle le regarde et prend soudain conscience du fossé qui les sépare. Et dire qu’un temps, elle avait pensé se lier définitivement à lui. Comment avait elle pu avoir une idée aussi farfelue ? Et dire qu’elle fait tout ça pour eux… Pour les sauver, elle doit se jeter dans les flammes mais lui ne le comprend pas. Après tout, pourquoi les sauver ? Elle n’a jamais demandé à le faire, elle peut toujours rebrousser chemin ou se jeter dans le fleuve comme ils le souhaitent. Ce serait les condamner mais peu importe…"