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Lettre de la Lise
4 janvier 2009

L'eau et le feu

Bonjour à tous.
Aujourd'hui, je souhaite vous faire lire un texte que j'ai écrit il y a quelques mois. Je l'ai écrit en pensant  à Lautréamont et à L'apocalypse selon Saint Jean, d'où la présence de Dieu, du Diable, etc...

"Terreur, soufre, eau qui hurle, eau qui brule, eau qui jaillit de partout. Eau d’habitude source de vie qui désormais apporte la mort, eau qui fait naitre la désolation en tout lieu. Elle seule connait le vrai pouvoir de l’eau. On craint le feu, mais c’est l’eau qui est la véritable source de la souffrance. Elle se cache sous des dehors inoffensif, en cela beaucoup plus vicieuse que le feu qui ravage ouvertement les âmes des damnés.

« Viens boire mon eau, clame l’eau vive, elle est promesse de vie éternelle. Après l’avoir gouté, tu n’auras plus jamais faim, jamais soif. Tu seras dans une telle plénitude d’âme que tu ne penseras plus à rien d’autre qu’à jouir de ton nouvel état de léthargie ».

Mais l’eau est menteuse, faussement paisible. Une fois qu’on s’est livré à cette boisson du diable, l’espoir a expiré pour nous. Satan détient pour toujours nos âmes. Il est victorieux et pourra alors martyriser ces âmes, les faire plier, leur faire crier grâce et s’extasier de cet appel à la miséricorde diabolique. Mais plus rien ne peut nous sauver car Méphistophélès ne connait pas la pitié. Il se délecte de la souffrance de ses otages : nous ne jouissons plus, c’est lui qui jouit. Pourquoi donc commencerait-il à les plaindre ? C’est le rôle de Dieu et pas le sien. Mais Dieu désormais n’existe plus pour ces âmes perdues.

Dieu se donne à ceux qui auront choisi le feu, feu accusé de mille maux, mais qui cache sous des dehors dévastateurs la douceur du Seigneur. Après tout, Dieu n’est il pas apparu à Moise sous les traits d’un buisson ardent ? Ce buisson, Moise en avait peur mais il ne l’a pas brulé… C’est pourquoi si elle veut en finir avec tout ça, elle sait que c’est dans les flammes qu’elle doit plonger…

« Arrête ! », lui crie t-il.

Elle se retourne et le regarde, surprise.

« Tu es folle! Que cherches tu à faire ? Tu veux te tuer ? Si près du but ? »

Elle le regarde et prend soudain conscience du fossé qui les sépare. Et dire qu’un temps, elle avait pensé se lier définitivement à lui. Comment avait elle pu avoir une idée aussi farfelue ? Et dire qu’elle fait tout ça pour eux… Pour les sauver, elle doit se jeter dans les flammes mais lui ne le comprend pas. Après tout, pourquoi les sauver ? Elle n’a jamais demandé à le faire, elle peut toujours rebrousser chemin ou se jeter dans le fleuve comme ils le souhaitent. Ce serait les condamner mais peu importe…"

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Commentaires
P
C'est mon premier commentaire! Donc essayons de nous montrer constructif.<br /> La fusion entre la poésie et le récit est toujours, selon moi, plus riche et plus intense que la poésie à elle seule. Tu as donc fait un bon choix! :)<br /> Le texte en lui-même est accrochant: qui sont ces mystérieux personnages? Quel est leur parcours? Et surtout, quelle est la motivation suprême qui pousse cette femme à vouloir être consumé corps et âme? Pense-t-elle obtenir la rédemption et le bonheur dans les flammes, synonyme d'atroces souffrances?<br /> Je pense qu'elle cherche ainsi à atteindre le paradis, et non l'enfer. Mais crois-tu que ce soit le feu qui nous ouvrirait les portes de l'éden? A moins que cette action de la femme ne soit en quelque sorte un sacrifice, pour sauver ses congénères.<br /> Ahlala, que d'émotions!
M
Bravo pour ce premier jet qui n'a pas éteint la flamme, bien au contraire! L'inspiration est bien là, et à mon avis, pour longtemps et pour notre plus grand plaisir! Nous suivons avec délices les méandres de l'eau qui coule et s'écoule...<br /> A bientôt pour la prochaine!
Lettre de la Lise
  • Bienvenue dans mon humble demeure. Je parlerai dans ce blog de choses et d'autres, je vous ferai partager mes coups de cœurs littéraires et cinématographiques et mes propres textes. Mais,à l'image de Montaigne, c'est toujours moi que je peins...
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