Two lovers
Peter Pan est amoureux...
Cet après-midi, je suis allée au cinéma avec une amie voir Two lovers. C’est un film qui m’a vraiment beaucoup plu. On ne s’ennuie pas une seule minute alors que l’histoire est somme toute très banale : le héros (Léonard) hésite entre épouser Sandra, femme que ses parents lui ont choisi et qui l’aime ou se rapprocher de Michelle, jeune femme paumée qui en aime un autre. Un homme et deux femmes : l’une qui l’aime mais que lui n’aime pas, l’autre qui ne l’aime pas mais que lui aime. Une femme parfaite et avec qui il pourrait construire une relation stable, une autre mal dans sa peau et avec qui il ne semble y avoir aucun avenir possible. Léonard suivra t-il la voix de la raison ou celle de ses sentiments ?… Bref, vous l’aurez compris: en apparence, rien de nouveau sous le soleil.
Mais en apparence seulement. En effet, ce film se distingue des comédies romantiques ou des drames amoureux nunuches auxquels nous sommes habitués parce que le réalisateur de Two lovers a voulu créer des personnages très atypiques. Et l’étrangeté de ces personnages va transformer les enjeux du film. On ne se demande plus si Léonard va finir avec Sandra ou Michelle mais plutôt si ces trois personnages vont parvenir à devenir adultes ou non. En effet, Léonard est un homme d’une trentaine d’années qui se conduit pourtant comme un enfant attardé. Il vit encore chez ses parents, fait le mur quand il veut sortir comme le ferait un adolescent privé de sortie, se fait gronder s’il rentre tard… Et ces deux femmes qu’il va rencontrer ne sont pas non plus totalement sorties de l’enfance : l’une vit elle aussi chez ses parents, l’autre a du mal à prendre sa vie en main… Détail révélateur : Michelle va voir à l’opéra Hansel et Gretel tandis que Sandra raconte à Léonard que le seul ballet qu’elle ait jamais vu est Casse Noisette. Comme par hasard, il s’agit dans les deux cas de spectacles destinés aux enfants…
Dans le film, chacun de ces personnages va donc être appelé à prendre sa vie en main, comme le ferait tout adulte responsable. Ainsi, pendant tout le film, Léonard va devoir choisir entre obéir aveuglement à ses parents comme le ferait tout enfant sage ou leur désobéir pour construire sa propre vie, celle d’un adulte responsable qui n’a de compte à rendre à personne…